Sans doute, avec la mention « variations », Wabéri voudrait-il faire sien l’aveu de faillibilité de l’expression par lequel Pascal justifiait son choix du fragmentaire : « En écrivant ma pensée, elle m’échappe quelquefois, mais cela me fait souvenir de ma faiblesse, que j’oublie à toute heure. ), particularly in a situation of exile, giving the idea that fiction seeks to subscribe to the various fantasies and shocks that excite the conscience of exiles/migrants or, conversely, wishes to take advantage of the postmodern aesthetic of rupture, crumbling and chaos discovered in the new relationship to the world fostered by globalization. isStaticPage = true; Le fragmentaire serait ici une métaphore de la retenue et une rhétorique de l’instant, plus coercitive et plus attractive parce que facile à retenir. Edgar Fall, rattrapé et rejeté par son propre passé, devient une somme de sensations, d’apparitions, de rêves qui constituent des fragments d’un récit composé. EndNote (version X9.1 et +), Zotero, BIB host = "www.abebooks.fr"; Lors de sa parution, ce livre fit l'effet d'une bombe. cité, p. 108. L’écriture offre ici la possibilité d’un sentier infini où l’inspiration manipule à sa guise l’écrivain en en révélant son inaccessibilité. D’autres écrivains de la génération de Kossi Efoui, tels Sami Tchak et Abdouhraman Wabéri, choisissent un morcellement plus visible en recourant à l’art du roman en clips qui s’écarte du détail pour fixer l’instant en quelques pages. Les Monuments Historiques français localisés précisément sur cartes, photographies aériennes et images satellite. Le récit a une structure de double fragmentation : d’abord, un premier niveau constitué de trois parties ; ensuite, un deuxième niveau avec la répartition des parties en chapitres (au nombre de onze pour les trois parties) avec des titres qui n’entretiennent aucun rapport entre eux et donnent même l’impression d’un recueil de textes épars. La trame romanesque cherche à rester entièrement fidèle au souvenir de la Polka, immortalisée par une carte postale qui revient fréquemment dans le cours du récit comme un fragment symbolique, la geste d’une mémoire imprécise. Chez un grand nombre d’écrivains africains se révèle cette volonté d’infléchir le roman dans le sens du composite, de l’hybridation et du micmac sous le coup d’une réalité fortement assujettie à l’iconoclastie et aux désordres de tous genres. Le morcellement du récit en petites unités narratives a été illustré, avec Les soleils des indépendances (1968) d’Ahmadou Kourouma, par un projet spécifique auquel nombre d’écrivains vont, par la suite, se référer. Il est clair que Wabéri, en ce qui le concerne, a voulu se retrancher dans le chaos des identifications génériques qui déclinent à la fois une écriture de l’inachèvement, de la fragmentation, de la diversité, en somme un texte infini qui s’ouvre à toutes les manipulations. Boubacar Boris Diop dans son premier roman, Le temps de Tamango [15], en fait un usage plus exigeant qui participe d’une fragmentation absolue du récit. James Elawolé (Sila dit Jacob) est resté dans le coin…. Ah, grossière erreur ! Pardon, j’avais cru l’avoir déjà fait. monumentum.fr depuis 2012 Prix Renaudot de 1968. }()); A ses débuts, la littérature africaine suivait essentiellement une tradition orale. Un tel travail renvoie à Boileau, qui conseillait de remettre cent fois sur le métier l’ouvrage ; cependant, il ne s’agit pas ici d’un « tout » à parfaire, mais d’un ensemble de clichés du même objet pris à des moments différents, loin d’un perpétuel recommencement à la Sisyphe. Un haut bureaucrate africain décide de se débarasser des mendiants qui selon lui empêchent le développement du tourisme mais ceux-ci se révoltent. Une telle démarche a comme objectif de contourner le « roman-fleuve » pour offrir une perception dynamique de l’histoire sous forme d’instantanés, de recueil. Ainsi, elles adoptent l’informe comme forme, tel Le pleurer-rire. Notons d'emblée que le corpus de Dabla s'étale sur une période de dix-sept ans (1966-1983). En ce qui concerne Tchak, les références sont plus du côté de l’Amérique latine, espace géographique de plus en plus fascinant et avec lequel les écrivains africains cherchent un lieu de filiation plus étroit [41]. L’ébauche, Paris, Presses universitaires de France, 1984, p. 13. Diplômé des universités de Lomé (Togo) et de Bremen (Allemagne), Sélom Komlan Gbanou enseigne à l’Université de Bayreuth et est spécialiste des littératures et théâtres africains de langue française. Il n’y a pas chez eux, comme chez James Joyce, Jean Giono, Jorge Luis Borges ou Alberto Moravia faisant éclater en fragments personnalisés L’Odyssée d’Homère au point de diluer l’hypotexte dans un magma de parodies, de références sporadiques, d’inventions, un emprunt de l’hypotexte à une tierce personne. Dans le prologue de ce livre, le narrateur sans qualités reconnaît ses limites ; dans le protocole narratif de l’histoire, il veut simplement servir d’appoint aux récits des protagonistes, eux-mêmes engagés dans une histoire dont il n’a écouté que des bribes. Or, une vie sans horizon, c’est un peu comme une variation autour de la même merde et du même sourire qui s’enlacent et s’entrelacent à la manière des serpents qui font l’amour pour pondre des oeufs des petits déjà prêts à s’en aller ramper leur destin où ils peuvent. Dans « Notes sur la première partie [16] », on peut lire : Une étude minutieuse de ces notes me permet de dire que le Narrateur se défend vivement de faire de la littérature. At the heart of the aesthetic constellations in French African fiction, a particular form of writing has appeared during the last two decades that breaks with the compact, linear récit-fleuve of first-generation writers. Le narrateur passe sous silence des segments attendus pour briser l’homogénéité et l’historicité du récit, affirmant qu’il veut alléger la tâche du lecteur : Je fais grâce au lecteur des longues pages de rhétorique où mon jeune compatriote, ancien directeur de cabinet, au nom de la pudeur révolutionnaire, s’en prend à la littérature érotico-pornographique. Dans la composition du texte alternent majuscules, gras et italique, combinant ainsi différents niveaux dans la fiction. En ce qui concerne la littérature africaine francophone, l’hypotexte et l’hypertexte en question relèvent généralement d’un rapport d’autolecture chez les écrivains qui semblent ainsi se répéter, se plagier eux-mêmes suivant une perspective borgésienne, en remodelant, en réactualisant et, au besoin, en recyclant les différents segments qui nouent la trame événementielle. On ne peut que la tordre, parce qu’elle-même est tordue [37]. Le fragmentaire, qui a acquis ses lettres de noblesse avec l’Apologie de la religion chrétienne (1658) de Pascal [4], a pris, depuis lors, la dimension d’une rhétorique allant du Partiel au Tout ou encore visant le Tout par le Partiel qu’un grand nombre d’écrivains, tels Marguerite Yourcenar, Robert Musil, Francis Ponge, Marcel Schwob, Kateb Yacine, Claude Simon, etc., pratiqueront avec bonheur. Car la Polka, c’est avant tout Magali — le nom surgit d’ailleurs dans le récit (p. 64) pour disparaître sous l’ombre des mots, laissant en suspens une histoire à peine amorcée —, cette figure vaporeuse et insaisissable, morte dans des conditions non élucidées, comme Kari dans Le petit frère du rameur dont la mort non moins spectaculaire plonge tout le monde dans des interrogations mitigées sur une société en ruine. Chacune d’entre elles reflète tout le ciel, les nuages qui se sont déchirés et qui passent, le soleil qui luit de nouveau. José Augusto Cunha Moraes, photographe portugais, a déménagé en Angola alors qu'il n'avait que 8 ans. Je me suis dit Jacob (James Elawolé, dit Jacob), c’est mon nom. Les voies de la mémoire étant imprévisibles, le narrateur ne cache pas sa difficulté à acheminer le récit vers une unité d’action : Longtemps, j’ai pensé que la mémoire servait à se remémorer le passé, à remonter le cours entier du temps pour déambuler dans les ruelles d’à présent. ), est ainsi mise à rude épreuve, l’intention du romancier étant de décrire la pathologie du pouvoir totalitaire dans ses différentes composantes et dans ses méandres qui, apparemment, ne relèvent d’aucune logique. Nahéma do Nacimento, dite la Polka, décide un jour de partir pour la mystérieuse ville de Saint-Dallas ; puis Pape Solo, instituteur et grand animateur de funérailles, laisse ensuite tomber la nouvelle : la Polka est morte. Au total, 28 chapitres constituent cet ensemble romanesque composé de 4 parties distinctes : « Waïs, la piste, l’envol » (p. 11-79) ; « Djilleyta, la vie comme un poème » (p. 81-123) ; « Docteur Yonis dans tous ses états, tous ses éclats » (p. 125-162) ; « Anab, femme-fruit, fleur de bidonville » (p. 163-188). Typographiquement, les fragments critiques se distinguent des récits du narrateur par le caractère en italique qui marque, comme c’est aussi le cas dans Cola Cola Jazz, une sortie de la fiction. Le mot « événement » revient fréquemment dans les propos des personnages, mais l’écriture, elle, rêveuse et fortement émiettée, n’en propose pas un seul avec rigueur. Il est devenu le moyen d’expression privilégié des écrivains africains. Plusieurs citations sont enchâssées dans le cours des récits avec des références si précises que l’on se croirait hors fiction. Il en est de même des personnages conçus comme des motifs narratifs, au destin échafaudé et inachevé, englué dans un pastiche de fragments qui finissent par les faire oublier, mais pas pour longtemps puisqu’ils refont surface dans d’autres oeuvres pour de nouvelles expériences. Compre o eBook Les représentations hybrides de la mort dans le roman africain francophone: Représentations négro-africaines, islamiques et occidentales (French Edition), de Hoffmann, Bomaud, na loja eBooks Kindle. Le héros de Fantouré est une figure défaite que l’écriture cherche à reconstituer au fil des pages, comme l’écrivain lui-même tente, dans la traversée des espaces de l’exil, de reconstruire une unité identitaire. 2) Elham Karimi Balan (University of Illinois): Le traumatisme postrévolutionnaire dans les romans autobiographiques de la deuxième génération des exilées iraniennes en France. Tout le projet du metteur en scène s’effondre. Tierno Monénembo offre l’exemple le plus saisissant avec son roman Pelourinho (Paris, Seuil, 1995) où un personnage africain du nom d’Escritore prend le chemin de Bahia pour retrouver ses cousins ; tumultueuse quête identitaire dont le héros ne savourera pas le succès, puisqu’il sera assassiné par ceux-là mêmes avec qui, par-delà le temps et la distance, il voulait renouer des liens. Dans les deux romans, les personnages sont des ébauches ontologiques en perpétuelle reconfiguration, comme pour atteindre, un jour, l’être idéal. GbanouUniversité de Bayreuth, Un article de la revue L’écriture devient une longue chaîne généalogique dans laquelle les textes s’engendrent, se reprennent dans une esthétique du discontinu dans le continu. La seconde hypothèse est quen mettant en scène limage de lenfant, le réalisateur africain « Un roman, des histoires », telle sera d’ailleurs la formule adoptée par Séwanou Dabla dans son essai Les nouvelles écritures africaines. Chez Wabéri et Tchak, la notion même de genre est aléatoire. Dans « Rails », la troisième partie de ses « variations romanesques », il donne comme titre à un ensemble de six fragments « Petits morceaux pour lecteurs debout » (p. 77-80), configuré sur le modèle d’un disque vinyle avec deux « faces » contenant chacune trois « morceaux ». Il s’agit, entre autres, d’une véritable écriture de la jouissance dans laquelle le Maître d’hôtel joue au « narrateur sans qualités » qui tient le récit dans Cola Cola Jazz de Kangni Alem [14]. Ce segment informatif est en italique dans le récit. africains de la première génération, et par rapport à la Négritude. Romanciers de la seconde génération pour définir le projet du fragmentaire adopté par le romancier congolais. Tout s’improvise comme une fiction dans la fiction, y compris les protagonistes dont l’un se définit, à juste titre, comme « la somme d’une vie imaginée par [s]on auteur [24] ». J’ai enfin compris que la mémoire sert surtout à occulter le temps d’antan, à oublier la blessure trop vive en l’encombrant de souvenirs qui chamboulent l’ordre initial des événements [32]. Le troisième présente quelques tranches de vie d’un révolutionnaire pacifique du nom de Tiya dont les idées sont partagées par la jeunesse. D’autres personnages meurent dans l’inachèvement, comme Magali déjà en morceaux dans la nouvelle « Les coupons de Magali », avant de mourir dans La Polka.
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